本期节目探讨人工智能是否会让我们变笨。研究表明,过度依赖AI,如使用ChatGPT,会显著降低大脑神经连接活跃度,产生认知卸载和依赖。大脑“不用则废”,长期依赖AI可能导致独立思考能力退化,甚至影响高级认知功能,带来文明层面的认知风险。
VIDÉO. L’IA va-t-elle nous rendre bêtes ?
Read original at Ouest-France.fr →Pendant longtemps, on s’est demandé si l’intelligence artificielle allait remplacer nos métiers. La vraie question est peut-être ailleurs : est-elle en train de remplacer notre capacité à penser par nous-mêmes ? Les premières réponses viennent du cerveau humain. Et elles sont loin d’être rassurantes.
Le cerveau se muscle… ou s’atrophiePour comprendre ce qui est en jeu, il faut faire un détour par Londres. Pour devenir chauffeur de taxi dans la capitale britannique, il faut réussir The Knowledge, l’un des examens réputés les plus difficiles au monde. Les candidats doivent mémoriser l’intégralité des rues et points d’intérêt dans un rayon de dix kilomètres autour de Charing Cross : près de 25 000 rues et 20 000 lieux.
Le jour de l’épreuve, deux points sont tirés au hasard. Le candidat doit alors “chanter” l’itinéraire : réciter chaque rue, chaque virage, sans hésitation. Résultat : 70 % d’échec. Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Des neuroscientifiques ont passé ces chauffeurs à l’IRM. Verdict : leur hippocampe postérieur, la zone du cerveau liée à la mémoire spatiale, est physiquement plus développé que la moyenne.
Leur cerveau s’est littéralement transformé par l’effort cognitif. À l’inverse, chez les chauffeurs retraités ou ceux qui s’en remettent exclusivement au GPS, cette densité neuronale diminue. Quand la fonction est déléguée, l’organe s’atrophie. La décharge cognitiveCe mécanisme porte un nom : la décharge cognitive.
Le cerveau cherche en permanence à économiser de l’énergie. Dès qu’un outil peut faire le travail à sa place, il lui délègue la tâche. Ce n’est pas nouveau. L’écriture a allégé notre mémoire. La calculatrice a remplacé le calcul mental. À chaque fois, on libère de l’espace mental pour autre chose. Mais avec l’IA générative, un seuil est franchi.
On ne délègue plus seulement la mémoire ou le calcul. On délègue le raisonnement. Une étude menée aux États-Unis par une équipe du MIT a mis ce phénomène à l’épreuve. 54 volontaires, équipés de capteurs EEG, ont été chargés de rédiger des essais complexes sur des sujets de société. Trois groupes : un groupe sans aucun outil, un groupe avec un moteur de recherche, un groupe utilisant ChatGPT.
Les résultats sont clairs : plus le soutien extérieur est fort, plus la connectivité cérébrale diminue. Le groupe « cerveau seul » montre l’activité neuronale la plus riche. Le groupe avec moteur de recherche se situe entre les deux. Le groupe utilisant l’IA affiche la connectivité la plus faible. Autrement dit : moins le cerveau travaille, moins il s’active.
Quand l’IA devient une béquille Les chercheurs ont ensuite inversé les pratiques. Ceux qui passaient de ChatGPT à une écriture sans aide ont montré une baisse durable de l’activité cérébrale, signe d’une dépendance installée. À l’inverse, ceux qui passaient du « cerveau seul » à l’IA ont connu un pic d’activité : l’outil agissait comme un amplificateur, pas comme un substitut.
La nuance est là. L’IA peut multiplier l’intelligence, mais seulement si elle ne la remplace pas. « Use it or lose it »Le cerveau obéit à une règle simple : utilise-le ou perds-le. Apprendre, réfléchir, chercher ses mots, se tromper : tout cela crée ce que les neuroscientifiques appellent la friction cognitive.
C’est précisément dans cet effort que se forment et se consolident les connexions neuronales. Sans friction, pas d’apprentissage profond. L’IA, elle, supprime cette friction. Elle donne directement le résultat, la structure, la logique. Elle ne fait pas le calcul : elle résout le problème à votre place.



