La prime d'Elon Musk de 1 000 milliards de dollars met en lumière le dilemme des superstars des entreprises

La prime d'Elon Musk de 1 000 milliards de dollars met en lumière le dilemme des superstars des entreprises

2025-12-03Elon Musk
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Étienne
Bonjour 小王, je suis Étienne. Bienvenue dans Goose Pod, votre podcast personnel. Aujourd'hui, mercredi 3 décembre, je suis avec Léa pour une discussion passionnante.
Léa
Bonjour à tous. En effet, nous allons décortiquer la prime d'Elon Musk, un sujet qui soulève le dilemme des superstars en entreprise.
Étienne
Absolument, Léa. Le 6 novembre, les actionnaires de Tesla ont approuvé un plan de rémunération pour Elon Musk pouvant atteindre la somme astronomique de 1 000 milliards de dollars. C'est un chiffre qui donne le vertige, n'est-ce pas ?
Léa
C'est sans précédent, Étienne. Le conseil d'administration a qualifié ce plan d'exemplaire en matière de "rémunération à la performance". Mais soyons clairs, pour toucher ce pactole, Musk doit atteindre des objectifs de valorisation extrêmement ambitieux pour Tesla.
Étienne
Figurez-vous que l'un des paliers majeurs est que la capitalisation boursière de Tesla atteigne 2 000 milliards de dollars et s'y maintienne pendant une certaine période. C'est une reconnaissance incroyable de l'importance d'un seul homme pour une entreprise.
Léa
C'est là que le bât blesse. On parle d'une dépendance immense. D'ailleurs, cela m'amène à une question sur ses autres projets, comme son encyclopédie IA, Grok. Des universitaires y ont trouvé de fausses informations et même de la propagande. Comment concilier ce statut de superstar et ces controverses ?
Étienne
C'est une excellente question. Cela montre que même un visionnaire peut avoir ses failles. La confiance quasi aveugle placée en lui pour la rémunération chez Tesla contraste avec les critiques sur la fiabilité de ses autres créations. C'est le paradoxe de la superstar.
Léa
Exactement. Et ce paradoxe ne semble pas freiner les actionnaires. Si la valorisation atteint la cible, Musk pourrait empocher près de 9 milliards de dollars en une seule fois. C'est un pari immense sur la capacité d'un seul homme à façonner l'avenir.
Étienne
Un pari qui illustre parfaitement la course effrénée des entreprises pour retenir ce qu'elles considèrent comme des talents irremplaçables. C'est un phénomène qui, je pense, mérite qu'on s'y attarde en examinant son histoire.
Étienne
Pour comprendre l'ampleur de cette rémunération, il faut la replacer dans son contexte historique. Figurez-vous que la rémunération des dirigeants n'a pas toujours été aussi extravagante. Après la Seconde Guerre mondiale et jusqu'aux années 70, elle a connu une augmentation très modeste.
Léa
C'est difficile à imaginer aujourd'hui. Qu'est-ce qui a provoqué le changement ? Quand cette tendance à la hausse vertigineuse a-t-elle commencé ? Ma question est simple : quel a été le déclencheur de cette inflation des salaires de dirigeants ?
Étienne
Le grand tournant s'est produit dans les années 80 et 90. On a assisté à une croissance accélérée. L'une des raisons principales est la transformation de la structure de la paie. Les salaires fixes ont commencé à laisser place à d'autres formes de compensation.
Léa
Vous parlez des stock-options, j'imagine ? Ces fameuses options d'achat d'actions qui lient la fortune du dirigeant à celle de l'entreprise. C'est bien ça le mécanisme qui a tout changé ? Expliquez-nous comment cela a pris une telle ampleur.
Étienne
Précisément. Les stock-options sont devenues la pierre angulaire de la rémunération. C'est absolument fascinant de voir qu'en l'an 2000, elles représentaient environ la moitié de la rémunération des dirigeants. La fiscalité a aussi joué un rôle, en rendant ce type de compensation plus attractif.
Léa
Et aujourd'hui, cette tendance s'accélère encore avec l'intelligence artificielle. Un rapport récent de Riviera Partners montre que les leaders en IA commandent des salaires premium, souvent supérieurs à ceux des directeurs techniques traditionnels. La guerre des talents fait rage.
Étienne
En effet. Les entreprises, notamment dans la tech, adoptent des packages mêlant cash et actions, avec un fort accent sur la performance. L'idée est d'attirer les meilleurs, comme Elon Musk, en alignant leurs gains sur des objectifs à long terme, comme l'innovation en IA.
Léa
On voit aussi que même les startups, financées par le capital-risque, misent sur des packages lourds en actions pour attirer ces profils. Les bonus à la signature peuvent atteindre 14% du salaire initial. C'est un marché extrêmement compétitif.
Étienne
C'est une évolution marquante. Avant la guerre, un patron gagnait environ 60 fois le salaire moyen. En 2000, ce ratio était passé à 330. Le cas de Musk est donc l'aboutissement d'une longue tendance à la hausse, exacerbée par la nouvelle ère de l'IA.
Léa
Soyons clairs, ce plan de rémunération ne fait pas l'unanimité. Des sociétés de conseil en vote, comme Glass Lewis et Institutional Shareholder Services (ISS), ont recommandé aux actionnaires de voter contre. Ce n'est pas un détail anodin, leur influence est considérable.
Étienne
C'est vrai, et leur argument principal est la "diminution potentielle de la valeur pour les actionnaires". Ils s'inquiètent de la dilution que provoquerait l'émission de tant de nouvelles actions, et jugent les termes du paiement tout simplement excessifs. C'est une opposition frontale.
Léa
Tesla a répliqué vivement, accusant ces firmes d'ignorer les résultats financiers stupéfiants obtenus sous la direction de Musk. Pour l'entreprise, ces recommandations privilégient des politiques rigides au détriment de la valeur réelle créée pour les actionnaires. C'est parole contre parole.
Étienne
Et il y a un précédent juridique important. Figurez-vous qu'un juge du Delaware a déjà annulé un plan de paiement similaire pour Musk datant de 2018. La raison ? Les négociations avaient été compromises par les liens étroits entre Musk et les membres du conseil d'administration.
Léa
C'est un point crucial. Le juge a estimé que le conseil n'était pas suffisamment indépendant pour négocier un accord équitable, pointant leurs propres rémunérations excessives. La question de la gouvernance d'entreprise est donc au cœur de ce conflit. On ne peut pas l'ignorer.
Étienne
Pourtant, malgré ces oppositions et ce précédent, plus de 75% des actionnaires ont voté en faveur du nouveau plan. Certains analystes estiment que c'est une manière de s'assurer que Musk reste concentré sur Tesla, plutôt que sur ses autres entreprises comme SpaceX ou xAI.
Léa
C'est donc un vote de confiance, mais qui soulève une question fondamentale : cette approbation suffit-elle à effacer les préoccupations légitimes sur la gouvernance et la concentration extrême du pouvoir et de la richesse entre les mains d'un seul homme ? L'avenir nous le dira.
Étienne
Du point de vue des investisseurs qui l'ont approuvé, l'impact est perçu comme très positif. Ce plan est vu comme un puissant outil d'incitation. Il aligne de manière quasi parfaite les intérêts personnels d'Elon Musk avec ceux des actionnaires de Tesla. C'est une vision stratégique.
Léa
En théorie, oui. Si la capitalisation boursière de Tesla atteint 8 500 milliards de dollars, la fortune de Musk explose, mais celle des actionnaires aussi. Ma question est simple : est-ce que cet objectif est réaliste ou purement utopique ? C'est une multiplication par huit de la valeur actuelle !
Étienne
C'est là que la vision de Tesla devient fascinante. Il ne s'agit pas de simplement capter un marché existant, mais de créer de nouveaux marchés. On parle de la fusion entre le monde physique et le numérique : voitures autonomes, robotique humanoïde, systèmes énergétiques intelligents.
Léa
Donc, l'idée est que la valeur ne viendra pas seulement de la vente de voitures. Elle viendra d'un écosystème complet. Le réseau de Superchargeurs, les données collectées pour l'IA, les robots Optimus... Tout cela crée des effets de réseau qui augmentent la valeur de façon exponentielle.
Étienne
Exactement. C'est un passage d'une pensée de l'ère industrielle à une pensée de l'ère de l'intelligence. Ce plan de rémunération, aussi audacieux soit-il, est présenté comme le carburant nécessaire pour financer cette transformation et la mener à bien. C'est un pari sur l'avenir.
Léa
Alors, quel avenir ce plan dessine-t-il pour Tesla ? S'agit-il uniquement de retenir Elon Musk, ou est-ce une stratégie plus profonde pour l'entreprise ? On parle de retenir un "leadership visionnaire" pour naviguer dans cette nouvelle ère de l'IA et de la robotique.
Étienne
C'est bien plus qu'une simple prime de rétention. C'est une stratégie d'alignement. Le plan a été conçu sur sept mois, à un moment jugé critique pour l'entreprise. Il vise à s'assurer que le leader qui a porté la vision initiale reste pour la réaliser pleinement.
Léa
Et cela implique une culture d'entreprise très exigeante. Musk lui-même dit que "la note de passage chez Tesla, c'est l'excellence". Il cherche des preuves de capacités exceptionnelles chez ses employés. Cet accord est donc aussi un message : les attentes sont colossales, à tous les niveaux.
Étienne
En somme, le cas Musk met en lumière la tension croissante entre la nécessité de récompenser des talents exceptionnels et les garde-fous de la gouvernance d'entreprise. C'est une question qui façonnera l'avenir du capitalisme.
Léa
C'est la fin de notre discussion pour aujourd'hui. Merci d'avoir écouté Goose Pod. À demain.

La prime d'un milliard de dollars d'Elon Musk chez Tesla soulève le dilemme des superstars d'entreprise. Ce plan de rémunération historique, lié à des objectifs de valorisation ambitieux, illustre la tendance à récompenser massivement les talents exceptionnels, tout en soulevant des questions sur la gouvernance et la concentration du pouvoir.

Elon Musk’s $1trn pay deal highlights companies’ superstar dilemma

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EVERY EMPLOYER knows that, in the knowledge economy, a superstar employee is worth every penny. When that employer is Tesla and the employee is Elon Musk, he is worth up to 100trn pennies. On November 6th the electric-car maker said that more than 75% of its shareholders had backed its chief executive’s new compensation package, which would grant him up to $1trn-worth of Tesla shares over ten years.

To pocket it all, the star chief executive must do a reliably stellar job, including lifting Tesla’s market capitalisation to $8.5trn, from $1.4trn today. Ahead of the shareholder vote Mr Musk threatened that if he did not get his inducement, he simply might not bother. The astronomical pay deal shows the light years to which firms will go in order to retain talent.

It also highlights the potentially cataclysmic risk, as businesses see it, of talent loss. In its annual reports Tesla states explicitly that it is “highly dependent on the services of Elon Musk, Technoking of Tesla and our Chief Executive Officer". The latest one mentions him by name 25 times (not counting signatures and the like).

Meta’s warns that if Mark Zuckerberg, the social-media empire’s boss, were out of action, “there could be a material adverse impact on our operations" (and has for the past two years listed his potentially incapacitating pursuits: “combat sports, extreme sports and recreational aviation"). Such fears are not confined to big tech.

Ralph Lauren, a purveyor of preppy clothes, makes the same point as Meta about its eponymous founder. Berkshire Hathaway’s own Meta-esque admission about Warren Buffett invites questions about the investment firm’s future now that its 95-year-old leader is, in his words, “going quiet" ahead of his imminent retirement.

These concerns also increasingly extend beyond the corner office. Across knowledge-intensive industries, many companies depend on an ever-shrinking set of hypertalented individuals for an ever-greater share of their profits. Alphabet, Amazon, Oracle and Palantir, as well as Meta, all list key “engineering" or “technical" personnel as material to their continued success.

This concentration of moneymaking power is a blessing for businesses when those individuals stick around. In their sudden absence it becomes a curse. The cost of losing critical workers can be immense. A study from 2020 by Morten Bennedsen, Francisco Pérez-González and Daniel Wolfenzon, a trio of business-school professors, looked at companies whose chief executives suddenly wound up in hospital.

They found that those firms’ profitability and investments suffered significantly, especially if the boss was younger and the company belonged to a human-capital-intensive industry. When Bill “Bond King" Gross was poached from PIMCO in September 2014, the share price of Allianz, the asset manager’s parent company, immediately slumped by 6%.

The following month PIMCO’s funds saw net outflows of $48bn. The unexpected departure of an organisation’s superstars can also negatively affect those who remain. In 2010 Pierre Azoulay and Jialan Wang, then of the MIT Sloan School of Management, and Joshua Graff Zivin of the University of California, San Diego, estimated that the premature death of a superstar researcher caused their collaborators to publish between 5% and 8% fewer high-impact papers over the long term.

In a research-dependent business like biotechnology or artificial intelligence, this difference could be measured in billions of dollars. If the superstars defect rather than die, a decline in their former colleagues’ productivity may be compounded by the competitive threat they now pose from the outside.

Just ask OpenAI. The maker of ChatGPT is fending off rival AI labs launched by several of its co-founders (including Mr Musk’s xAI and Ilya Sutskever’s Safe Superintelligence) and senior engineers (Anthropic and Thinking Machines). On November 11th the Financial Times reported that Yann LeCun, Meta’s top AI boffin, was planning to strike out on his own.

Superstars often do not jump ship alone. Sometimes one exit can provoke an exodus unwittingly. In 2008 two elite American law firms, Heller Ehrman and Thelen, each collapsed within a month as a result of self-perpetuating partner flight. Occasionally, the collective defection can be premeditated rather than coincidental.

When Mustafa Suleyman, Alexandr Wang and Varun Mohan left the firms they co-founded and ran (Inflection AI, Scale AI and Windsurf), they took entire engineering teams with them. They now toil for Microsoft, Meta and Google, respectively. (Mr Suleyman also moonlights as a director of The Economist’s parent company.

) Shorn of their key personnel, the rump startups rely on a corporate dowry in the form of licensing deals with the talent-grabbing tech giants. That limits their prospects—and the upside for their early venture-capital backers. From Musk till dawn There is not much companies or investors can do to hedge against the loss of superstars.

Firms regularly take out key-person insurance against the hospitalisation or death of critical staff. Life policies typically pay out up to ten times the employee’s gross salary or up to five times the net profit attributable to them. Buying cover against Mr Musk getting run over by a robotaxi would, in other words, have been eye-wateringly expensive before.

His new pay deal makes him uninsurable. And no cover exists for people quitting. What is more, a number of jurisdictions, including AI’s heartland of California, bar non-compete agreements that limit employees’ ability to move between jobs. Britain wants to cap them at three months. Businesses’ only resort is to bid up salaries.

Obscene as Mr Musk’s 13-figure package looks today, tomorrow it may be table stakes. Subscribers to The Economist can sign up to our Opinion newsletter, which brings together the best of our leaders, columns, guest essays and reader correspondence. Catch all the Corporate news and Updates on Live Mint.

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