Ces faux sites d'actualité qui ciblent les seniors : 15 millions de Français piégés chaque mois

Ces faux sites d'actualité qui ciblent les seniors : 15 millions de Français piégés chaque mois

2025-12-25Technology
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Étienne
Bonjour Norris, je suis Étienne et bienvenue dans Goose Pod. Nous sommes le jeudi 25 décembre, il est exactement 22h01. Je suis ravi de vous retrouver pour ce moment privilégié, où nous allons explorer un sujet qui me tient particulièrement à cœur aujourd'hui.
Léa
Et moi, c'est Léa. Nous allons parler d'un phénomène massif : ces faux sites d'actualité qui ciblent les seniors. Imaginez que 15 millions de Français se font piéger chaque mois. C'est un dossier brûlant qui interroge notre rapport à l'information et au numérique.
Étienne
Le constat est saisissant, Norris. Imaginez 251 sites fantômes, gérés par des robots, qui attirent chaque mois plus de 15 millions de visiteurs. Si on les regroupait, ils feraient partie du top 10 des médias les plus consultés en France, c'est absolument incroyable !
Léa
Soyons clairs sur le profil des victimes. L'étude Médiamétrie révèle que 74 % de ces lecteurs ont plus de 50 ans. Ces sites imitent parfaitement les codes journalistiques avec des rubriques sérieuses sur la santé ou l'économie pour mieux tromper leur audience, sans aucune vérification.
Étienne
C'est ce qu'on appelle l'AI Slop, cette bouillie numérique qui envahit Google Discover. Plus de 77 % du trafic vers ces sites provient directement des recommandations de Google. C'est un piège redoutable car l'information semble validée par une plateforme que l'on utilise quotidiennement.
Léa
Ma question est simple : comment peut-on laisser des machines produire des centaines d'articles à l'heure sans aucun contrôle humain ? C'est une saturation délibérée des algorithmes pour capter l'attention des seniors sur des sujets qui les préoccupent, comme la retraite ou les impôts.
Étienne
Pour bien comprendre, il faut regarder l'explosion des usages numériques chez nos aînés. Figurez-vous que le temps passé sur internet par les plus de 65 ans a bondi de 82 % en seulement cinq ans. C'est une véritable révolution sociétale, tout à fait fascinante !
Léa
Exactement, et cette accélération a créé une opportunité pour les escrocs. On a identifié près de 8 900 sites de ce genre en français. Ils utilisent des noms de journalistes fictifs et reprennent le travail de vrais médias en le reformulant simplement par intelligence artificielle.
Étienne
C'est un modèle économique diabolique. Ces sites affichent de la publicité via la régie de Google. Plus ils génèrent de clics grâce à Google Discover, plus ils gagnent d'argent, et Google perçoit une commission. C'est ce qu'on appelle une véritable pompe à fric numérique.
Léa
Vous n'avez pas répondu à la question de la crédibilité. Ces sites utilisent souvent des noms de domaines expirés, comme d'anciens sites politiques, pour tromper les algorithmes. Ils s'achètent une légitimité technique pour mieux diffuser des contenus creux, voire totalement erronés, sans scrupules.
Étienne
C'est un détournement de notre patrimoine numérique ! On transforme une archive respectable en une usine à clics pour vendre des conseils financiers douteux. Les seniors, qui n'ont pas toujours les codes des réseaux sociaux, sont alors des cibles idéales pour ces manipulateurs de l'ombre.
Léa
Ma question est simple : pourquoi les plateformes ignorent-elles ce trafic alors qu'elles en profitent ? Les 50-64 ans passent désormais plus de deux heures par jour en ligne, principalement sur smartphone, là où ces pièges automatisés sont les plus nombreux et redoutablement efficaces.
Étienne
Face à cette invasion, le débat sur la régulation devient inévitable. Emmanuel Macron propose une labellisation des médias par les professionnels. L'objectif est de séparer le bon grain de l'ivraie, mais les critiques parlent déjà de menace pour la liberté d'expression et de dérive.
Léa
C'est un dilemme majeur. Le Président refuse que l'État soit le vérificateur, car cela glisserait vers une forme de dictature de l'information. C'est aux journalistes de définir leur éthique pour se distinguer de ces robots qui saturent l'espace numérique avec des contenus vides de sens.
Étienne
Mais la justice est bien trop lente face à la viralité d'une fausse vidéo générée par IA annonçant un coup d'État. On parle même de lever l'anonymat pour tenir les diffuseurs responsables, ce qui soulève des tensions importantes chez les défenseurs des libertés fondamentales.
Léa
C'est un conflit de valeurs entre la protection des citoyens et le droit à l'anonymat. Les plateformes, elles, restent dans une zone grise, entre promesses de nettoyage algorithmique et réalité économique, car chaque clic, même frauduleux, rapporte des revenus publicitaires non négligeables.
Étienne
Les conséquences ne sont pas que virtuelles, Norris. Des erreurs sur les droits à la retraite ou des traitements médicaux peuvent briser des vies. C'est absolument effrayant de penser que des décisions cruciales reposent sur des articles rédigés par des algorithmes sans aucune conscience humaine.
Léa
N'oublions pas la dimension géopolitique. On a recensé plus de 140 faux sites locaux diffusant de la propagande étrangère mêlée à de vraies informations. Cette pollution de l'infosphère affaiblit nos démocraties en semant le doute permanent et une confusion totale chez les lecteurs.
Étienne
Les vrais médias sont les victimes collatérales de ce pillage. Ils perdent des revenus publicitaires essentiels au profit de ces sites fantômes qui ne produisent rien. C'est tout notre écosystème de l'information de qualité qui est aujourd'hui menacé par cette automatisation outrancière.
Léa
Heureusement, des outils comme l'extension de détection de Next.ink permettent de bloquer ces sites identifiés. L'avenir passera par une éducation numérique renforcée pour apprendre à vérifier les mentions légales et l'ancienneté des sources consultées, c'est une nécessité pour chacun d'entre nous.
Étienne
Figurez-vous que l'Europe prépare des lois pour 2026 afin d'obliger le signalement systématique de tout contenu généré par IA. C'est une lueur d'espoir pour restaurer la confiance dans ce que nous lisons chaque jour. L'esprit critique reste notre meilleure défense.
Étienne
C'est ainsi que se termine notre discussion sur cette pollution numérique qui nous guette tous. Merci infiniment de nous avoir accordé votre attention sur Goose Pod, Norris. J'espère que ces réflexions vous seront utiles pour naviguer sereinement sur la toile demain.
Léa
Restez curieux mais surtout vigilants face aux algorithmes. C'était un plaisir de partager cette analyse avec vous ce soir. On se retrouve très bientôt pour un nouvel épisode. Merci encore de nous écouter chaque jour. À demain, Norris.

Ces faux sites d'actualité, souvent générés par IA, ciblent les seniors en France, piégeant 15 millions de personnes chaque mois. Ces plateformes, profitant de la confiance envers Google Discover, diffusent des informations trompeuses sur la santé, l'économie et la retraite. Les discussions portent sur la régulation, la responsabilité des plateformes et l'éducation numérique.

Ces faux sites d'actualité qui ciblent les seniors : 15 millions de Français piégés chaque mois

Read original at Senioractu.com : le magazine des seniors

Une étude Médiamétrie révèle l'ampleur d'un phénomène invisible : des centaines de sites internet se font passer pour des médias, mais sont entièrement rédigés par des robots. Leurs premières victimes ? Les plus de 50 ans, qui représentent les trois quarts des visiteurs. Voici comment les reconnaître.

Par Fabrice Crozier | Publié le 21/12/2025 à 12:47 | mis à jour le 21/12/2025 à 22:2815 millions de visiteurs mensuels sur des sites fantômesSeniors se faisant pièger par un sfaux site d'actualité © Krakenimages.com/ShutterstockVous pensiez lire un article de presse ? Il a peut-être été rédigé par une intelligence artificielle en quelques secondes, sans aucun journaliste, sans aucune vérification.

Tel est le constat alarmant d'une étude publiée le 18 décembre par l'institut Médiamétrie, en partenariat avec le média spécialisé Next.ink.Sur les dix premiers mois de l'année 2025, 251 sites identifiés comme "générés par IA" ont attiré en moyenne 15,7 millions de visiteurs uniques par mois. Un chiffre qui les placerait, s'ils étaient comptabilisés ensemble, dans le Top 10 des sites d'actualité français.

Ces plateformes imitent les codes de la presse traditionnelle : rubriques "Économie", "Santé", "Retraite", logos professionnels, noms de journalistes fictifs. Mais derrière cette façade, aucune rédaction. Des robots virtuels utilisant l'IA produisent des centaines d'articles par jour, souvent en reprenant et en reformulant le travail de vrais médias.

Pourquoi les seniors sont-ils les plus touchés ?Le profil des victimes est sans appel. Selon le panel de 20 000 internautes suivi par Médiamétrie, 74 % des personnes qui consultent ces sites ont plus de 50 ans. Plus précisément : 31 % ont entre 50 et 64 ans, et 43 % ont 65 ans ou plus.Chez les 50-64 ans, 37,5 % ont visité au moins un de ces sites dans le mois.

Chez les 65 ans et plus, le taux atteint 36,7 %. À titre de comparaison, seuls 3 % des 15-24 ans et 23 % des 25-49 ans s'y retrouvent.L'explication tient en partie aux usages numériques. Ces sites prospèrent grâce à Google Discover, le fil d'actualités personnalisé qui s'affiche sur les smartphones Android et l'application Google.

Or, 89 % des visites proviennent d'un mobile ou d'une tablette. Et les seniors sont aujourd'hui les plus gros consommateurs de ce flux automatisé : selon une autre étude Médiamétrie, le temps passé sur internet par les plus de 65 ans a bondi de 82 % en cinq ans. Résultat : désormais, les plus de 50 ans consultent davantage ces faux sites d'information que les vrais médias du Top 10 !

Google, principale porte d'entrée du piègeComment des millions de Français atterrissent-ils sur ces pages sans le vouloir ? L'étude pointe un responsable majeur : 77 % du trafic provient de l'écosystème Google (Discover, Search, Actualités). Meta (Facebook, Instagram) ne représente que 10 %.Le mécanisme est redoutable.

Ces sites publient massivement — parfois plusieurs centaines d'articles par heure — pour saturer l'algorithme de recommandation. Ils ciblent les sujets qui intéressent les seniors : retraites, aides sociales, santé, impôts. Et Google, malgré ses promesses répétées d'exclure "99 % des contenus de faible qualité", continue de les mettre en avant..."

L'AI Slop envahit le monde et Discover n'est pas à l'abri", a reconnu début décembre un responsable de l'équipe Trust and Safety de Google, lors d'une conférence à Zurich. Une reconnaissance à demi-mot qui n'est suivie d'aucun changement perceptible du côté de Mountain View (siège mondial de Google, NDLR).

Next.ink a ainsi identifié près de 8 900 sites de ce type rien qu'en français, gérés par plus de 200 éditeurs ! Alors imaginez le phénomène à l'échelle mondiale — et les profits générés pour les parties prenantes. Leur modèle économique est simple : ces sites affichent de la publicité — via la régie de Google la plupart du temps (AdSense) : plus ils génèrent de clics (grâce à Google Discover ou Google Actualités), plus ils gagnent d'argent ; et Google avec eux puisque sa régie publicitaire perçoit une commission sur chaque clic.

Peu importe finalement que l'information soit fiable, dans ce schéma seul compte le profit immédiat.Évidemment, Google se défend de faire le lit de cette économie parasite et se présente lui-même comme une victime collatérale, bien qu'il en soit en même temps le premier bénéficiaire sur le plan économique ; cherchez l'erreur.

Dans les faits, rien ne change et les demandes d'une régulation par les acteurs de la presse hexagonale ou mondiale n'y changent rien, jusqu'à présent.Sans être un spécialiste des algorithmes, peut-être aurait-il suffit d'ajouter des paramètres favorisant l'ancienneté des sites d'information sur un sujet donné pour juguler cette hémorragie ?

Ce simple changement éviterait par exemple de voir un ancien site politique africain laissé à l'abandon devenir en quelques semaines un spécialiste incontournable des montres de luxe trustant une partie des résultats de Google Actualités, grâce à la magie de l'automatisation par IA, loin devant les spécialistes historiques du secteur ayant plusieurs décennies d'expertise ; entre autre exemple.

Des erreurs qui peuvent coûter cherLe danger d'un tel phénomène ne se limite pas à la perte de temps ni à menacer un pan entier de l'économie de l'information. Ces articles, non relus par des humains ayant un minimum d'expertise du sujet traité, peuvent également contenir des erreurs graves. L'Œil du 20 heures de France 2 a ainsi testé le système en mars 2025 : un article généré par IA sur la cérémonie des Oscars mentionnait des films primés qui n'existaient pas, et un prix du meilleur scénario attribué à...

une intelligence artificielle !Sur des sujets comme vos droits à la retraite, les conditions d'une aide sociale ou un traitement médical, une information erronée peut avoir des conséquences concrètes sur nos vies. D'autant que ces sites n'ont aucune obligation de rectification ni de comptes à rendre, contrairement aux vrais médias : ils disparaissent souvent après quelques semaines, remplacés automatiquement par d'autres sites sortis eux aussi de nulle part — souvent sans nécessiter la moindre intervention humaine, pendant que leurs concepteurs sirotent tranquillement leur cocktail sur la plage en regardant leur compte en banque se remplir tout seul...

Don't be Evil qu'ils disaient ! (phrase emblématique de la politique antispam de Google pendant de nombreuses années, désormais reléguée aux oubliettes de l'histoire du World Wide Web). Les spécialistes du SEO non-éthique qui profitent aujourd'hui des largesses algorithmiques de Google doivent bien rigoler.

À leur place, c'est ce que je ferais.Le phénomène prend aussi une dimension géopolitique. Selon un rapport de Recorded Future publié en novembre 2025, 141 faux sites d'information locale ont été créés en France depuis le début de l'année, mêlant vraies dépêches et contenus pro-russes générés par IA.

Fake news, vous avez dit fake news ?Comment reconnaître un faux site d'actualité ?Face à cette prolifération, quelques réflexes permettent de limiter les risques :• Vérifiez la page "Qui sommes-nous" ou "Mentions légales". Les vrais médias affichent leur équipe, leur adresse, leurs mentions légales, leur ancienneté.

Les sites générés par IA ont souvent des pages vides ou des biographies génériques ("passionné d'actualité", "rédacteur curieux").• Méfiez-vous des auteurs inconnus. Si l'article est signé "La Rédaction" ou par un prénom sans historique d'articles, c'est suspect.• Regardez l'ancienneté du site. Un média créé il y a quelques semaines qui publie 50 articles par jour n'a rien de sérieux.

50 articles par jour, cela correspond à la production d'une rédaction de plusieurs dizaines de journalistes, pas un ni deux...• Installez une extension de détection. Le site Next.ink, à l'origine de l'enquête, propose une extension gratuite pour navigateurs (Chrome, Firefox,). Elle affiche une alerte lorsque vous consultez l'un des 8 900 sites identifiés comme étant générés par IA.

Enfin, privilégiez les sources que vous connaissez. Pour vos décisions financières, de santé ou administratives, les sites officiels (.gouv.fr, service-public.fr) et les médias établis restent les plus fiables.Sources :- « Un quart des Français visitent les sites d'infos générées par IA recommandés par Google », Next.

ink, 18 décembre 2025.- « Un quart des Français consultent des sites générés par l'IA », GESTE, 18 décembre 2025.- « Enquête : sur Google, le règne des sites générés par IA », Franceinfo, 27 mars 2025.- « L'Année Internet 2024 », Médiamétrie, 2025.La rédaction vous conseille

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